RFI (Radio France International)

 

 

anciennement : Paris Mondial, Paris Ondes Courtes, Le Poste Colonial

 

 

 

 

 

Histoire de la station :

Le 6 mai 1931, le Poste colonial est inauguré à l'occasion de l'exposition universelle de Paris. La radio émet en ondes courtes vers l'empire colonial français. Elle utilise alors trois fréquences : une pour l'Asie, une pour l'Afrique et une pour les Amériques. Ses premières émissions sont réalisées depuis l'exposition. Elles sont ensuite transmises par un câble jusqu'aux émetteurs de Pontoise. Outre cet événementiel, le Poste colonial propose des programmes culturels (notamment des pièces de théâtre) et donne les cours de la bourse.

En décembre 1931, la radio s'installe boulevard Haussmann à Paris et met à l'antenne des séquences en anglais et en espagnol.

Le 31 mai 1933, l'État français crée la redevance pour le droit d'usage des récepteurs radios et la taxe sur les lampes de réception. Ces deux impôts indirects permettent de financer la station.

Dans les années 1930, alors que l'Allemagne nazie débute ses programmes radios en Europe, la radio devient un outil de propagande. En décembre 1935, Georges Mandel, ministre des postes, qui a pris conscience des enjeux de la radio, fait adopter le projet d'un centre d'émissions d'ondes courtes permettant au Poste colonial d'émettre vers les pays étrangers.

En 1936, le nouveau ministre des PTT issu du Front populaire ne considère pas le Poste colonial comme une priorité. Il décide même d'abandonner la construction du centre de Noyan malgré la protestation des parlementaires. Il accepte tout de même la construction d'un émetteur aux Essarts-le-Roi.

A partir d'avril 1937, avec la guerre d'Espagne, la radio augmente la durée de ses programmes en espagnol. Mais la radio programme aussi des journaux en grec, japonais, norvégien, roumain, russe, serbo-croate et suédois.

Le 23 mars 1938, le Poste colonial est rebaptisé Paris ondes courtes à l'occasion de l'inauguration de l'émetteur des Essarts-le-Roi.

Fin mars 1938, la radio prend le nom de Paris Mondial. Dans un contexte international troublé, la nouvelle direction de la radio, proche des radicaux-socialistes, met en place ou renforce trois sections politiquement importantes : la section allemande qui recrute des juifs allemands, la section italienne qui est dirigée par Emmanuel Modigliani, avocat antifasciste et frère du peintre, et la section espagnole qui recrute des républicains espagnols.

Le 1er septembre 1940, la Pologne est envahie par l'Allemagne nazie. C'est le début de la seconde guerre mondiale. Les émissions en langues étrangères de Paris mondial déménagent avenue de Ségur à Paris, dans les sous-sols du ministère des transmissions. La radio se fait l'écho des atrocités allemandes.

Début 1940, Paris Mondial parle vingt langues (contre seize pour la BBC à la même époque) : allemand, anglais, arabe, bulgare, danois, espagnol, grec, italien, japonais, néerlandais, norvégien, polonais, portugais, roumain, russe, serbo-croate, slovaque, suédois, tchèque et turc.

Le 9 juin 1940, à peine un mois après l'entrée des troupes allemandes sur le territoire français, Paris Mondial déménage à Tours. Très vite, la radio part pour Poitiers puis Toulouse.

Le 17 juin 1940, Paris Mondial cesse ses émissions.

Après la signature l'Armistice (le 22 juin 1940), le maréchal Pétain souhaite utiliser les ondes courtes pour maintenir un lien avec les colonies françaises. Le gouvernement de Vichy crée donc la Voix de la France qui émet vers les pays arabes, l'Espagne, le Portugal, les Amériques et la Roumanie.

En novembre 1942, les allemands envahissent la zone libre tandis que les relais de Rabat (Maroc) et Alger (Algérie) ne sont plus utilisables du fait du débarquement des Alliés en Afrique du nord. Le gouvernement de Vichy donne alors naissance à une nouvelle radio diffusant en français et arabe, La France fidèle.

Le 18 juin 1943, le général de Gaulle inaugure le nouvel émetteur de Radio Brazzaville offert par les américains. Depuis quelques mois, la radio créée par un ancien de Paris Mondial se fait la voix de la France libre depuis le continent africain en parallèle des programmes en français de la BBC depuis Londres.

En mars 1944, Philippe Henriot, ministre de l'information et de la propagande du gouvernement de Vichy, lance La France musulmane qui émet en arabe et berbère. Mais le 17 août 1944, les programmes s'arrêtent lorsque les allemands détruisent les émetteurs d'Allouis.

Le 22 juin 1944, soit quelques jours après le débarquement des Alliés en Normandie; le général de Gaulle signe un décret nationalisant toutes les radios françaises.

Le 1er janvier 1945, les émissions vers l'Afrique du nord et l'Europe reprennent. Dès avril 1945, la station compte vingt sections. Deux sections sont plus particulièrement mobilisées : la section allemande chargée de démoraliser les troupes nazies et la section espagnole pour faire face à Franco toujours au pouvoir. Pour sa part, la section nord américaine rencontre un certain succès sur les réseaux américains la relayant.

En juin 1945, des émetteurs ondes courtes sont construits sur le site d'Allouis.

Fin 1945, quarante six pays reçoivent les programmes de la radio qui mobilisent trois cents personnes pour les programmes en langues étrangères.

En mars 1946, la nouvelle direction mise en place après la démission du général de Gaulle (en janvier 1946) procède à des coupes dans le budget. Dès 1947, alors que débute la Guerre froide, la radio ferme plusieurs sections à destination des pays scandinaves et de pays de l'Europe de l'est.

En 1947, alors que la construction européenne s'amorce, la radio met à l'antenne une émission en espéranto.

En mars 1949, les sections à destination des pays de l'est fermées deux ans plus tôt sont réactivées. Dans le même temps, l'espéranto, l'italien et le néerlandais sont abandonnés.

En avril 1951, les émissions vers les Etats-Unis et les pays d'Amérique latine sont arrêtées.

En 1956, lors de l'insurrection de Budapest, les programmes en hongrois voit leur volume augmenter pendant quelques semaines.

A la fin des années 1950, face à la tension qui monte dans les colonies françaises d'Afrique du nord, les émissions en arabe pour le Proche-Orient sont réorientées vers le Maghreb.

Le 12 mai 1958, la radio lance une émission en yiddish à destination des juifs soviétiques. Le 3 octobre 1960, les programmes russes débutent alors que la crise de Berlin bat son plein. Les émissions sont présentées par des immigrés russes de 1920 et restent diplomatiques pour ne pas perturber les relations franco-soviétiques.

En février 1962, les activités internationales de la RTF sont regroupées au sein de la direction des relations extérieures. La sous direction des ondes courtes devient une simple rédaction en chef.

En 1963, la radio doit faire face à une nouvelle coupe budgétaire. Les émissions en vietnamiens, vers l'Extrême-Orient, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Espagne et l'Amérique latin sont supprimées et avec l'indépendance de l'Algérie, les programmes en arabe et kabyle sont réduits.

À la fin de 1963, Édouard Balladur, maître des requêtes au Conseil d'État et conseiller du directeur de la RTF, est chargé d'une étude sur les objectifs, les ambitions et les moyens de la radiodiffusion extérieure. Il préconise la diffusion d'un service en continu en français et la construction d'émetteurs et de relais. Mais l'idée que les émissions en ondes courtes sont inutiles subsiste. Le chef du département des émissions vers l'étranger lance alors un sondage, "la rose des vents" dans le but de briser cette idée reçue et tester l'efficacité des moyens techniques. Si les 45 000 lettres reçues confirment la justesse des propositions d'Édouard Balladur, le budget est encore réduit.

En 1965, la radio met en place des émissions en langues étrangères pour les travailleurs immigrés vivant en France financées par le ministère du travail.

En mai 1968, les syndicats de l'ORTF expriment leur lassitude face à la tutelle politique qui rend difficile la restitution de la révolte étudiante et ouvrière. Le 3 juin 1968, les programmes vers l'étranger entrent en grève. Des dizaines de renvois, de mutations en Province et à l'étrangers et de mises à la retraite anticipée sont prononcés.

En septembre 1969, les émissions en russe et roumains prennent du volume alors que le bulgare, le slovène et le portugais sont supprimées.

En 1969, la DAEC (direction des affaires extérieures et de la coopération). C'est alors que le ministère des affaires étrangères comprend que sans accroître la production d'émissions, les émetteurs peuvent être mieux utilisés. Il est alors décidé de reprendre des programmes des radios publiques françaises dans les programmes extérieurs.

En 1972, l'ORTF perd les émissions en arabe au profit de la SOMERA. Dans le même temps, les installations de Radio Brazzaville sont rationalisées pour relayer les émissions en français, anglais et portugais en ondes courtes. Les émetteurs métropolitains se concentrent à Allouis et Issoudun.

En 1973, le SNJ (syndicat national des journalistes) publie un livre blanc, "La Voix de la France" qui fait le constat de la faillite de la DAEC. À l'Assemblée nationale, les députés sont partagés au sujet de la radiodiffusion vers l'extérieur.

En 1974, Valéry Giscard d'Estaing, nouveau Président de la république, met fin au débat en faisant éclater l'ORTF. Mais la nouvelle loi de finance de l'audiovisuel français provoque une nouvelle coupe massives dans les émissions vers l'étranger avec l'abandon de quatorze des dix-sept langues encore présentes à l'antenne et le licenciement des deux tiers des journalistes (100 sur 157).

Le 6 janvier 1975, Radio France Internationale voit le jour en tant que direction de la toute jeune Radio France et est financée par la redevance. La station change d'orientation : elle se concentre sur l'Afrique au lieu d'émettre à travers le monde entier. Malgré une réception difficile avec seulement vingt émetteurs et aucun relais, RFI crée La Chaîne Sud qui émet dix-sept heure trente par jour (en français avec une heure en anglais). La rédaction s'africanise et se réorganise. Avec les économies, RFI peut créer de nouveaux programmes comme Carrefour, 24 heures en Afrique ou Mondial sport. Le reste de la grille est occupée par des autres émissions issues des autres stations de Radio France (environ 12h par jour) et de la musique le soir. Les auditeurs de la radio sont alors plus souvent des africains que des français expatriés.

Le 16 février 1976, la présidente de RFI ayant obtenu l'extension des émissions en ondes courtes, RFI lance La Chaîne Ouest pour les francophones de la côte ouest des Etats-Unis et de l'Amérique centrale. Elle émet cinq heure par jour mais en relayant purement et simplement les programmes de France Inter.

Le 1er avril 1977, La Chaîne Est est créée à destination de l'Europe centrale et orientale. A ses débuts, elle retransmet les émissions de France Inter.

Le 7 mars 1977, alors que le Portugal connaît une transition politique vers la démocratie, le portugais revient à l'antenne à raison d'une heure par jour.

Le 1er février 1981, RFI ouvre quatre émetteurs au Gabon pour améliorer sa couverture.

Le 28 septembre 1981, RFI met en place une nouvelle grille des programmes dont la moitié est une reprise des émissions de France Inter et de France Culture.

En janvier 1982, Hervé Bourges est nommé à la tête de RFI par Michèle Cotta, présidente de Radio France. Son but est de rendre irréversible le développement de la station. Le 1er mars 1982, il fait adopter un plan quinquennal de développement qui prévoit un service mondial en français et la création de rédactions de langues étrangères. Il souhaite que RFI se développe sans idée de domination en décolonisant l'information.

Le 13 décembre 1981, le coup de force de Jaruzelski en Pologne donne un coup de pouce à la relance de RFI qui fait revivre sa section polonaise dès le 17 décembre.

Le 29 juillet 1982, une loi fait de RFI une société nationale. Elle reste rattachée à Radio France mais en tant que filiale.

A partir de septembre 1982, RFI relance ses programmes en russes. Le 1er octobre 1982, RFI repart à la conquête de l'Amérique latin avec des programmes en français, espagnol et portugais.

Début 1985, trois émetteurs sont inaugurés en Guyane française tandis que la reprise des émissions de France Inter et France Culture est en diminution.

Le 29 septembre 1985, RFI commence à émettre en région parisienne en ondes moyennes.

En 1986, suite à la victoire de la droite aux législatives, Jacques Chirac, Premier ministre, et François Léotard, ministre de la culture, accuse RFI d'être gauchiste. Un projet est envisagé pour placer RFI directement sous l'autorité du gouvernement et que son président soit nommé en conseil des ministres. La tentative échoue. Désormais, c'est l'autorité de régulation des médias qui choisira le président de RFI parmi quatre noms proposés par l'État et ce dernier sera inamovible durant son mandat.

Le 1er janvier 1987, RFI devient une société indépendante (loi du 30 septembre 1986). Henri Tezenas du Montcel en devient le président. Il souhaite que la radio aille au-delà de la francophonie et s'ouvre à l'Asie et au monde arabe. Des langues jadis supprimées font leur retour à l'antenne, notamment l'arabe dès mars 1988.

En juillet et novembre 1988, RFI signe un accord avec respectivement NHK (service public japonais) et Radio Pékin pour accroître sa couverture asiatique. En septembre 1988, un accord avec Africa n° 1 lui permet d'accéder à un émetteur au Gabon. En parallèle, l’habillage de la station est modernisé : nouveau logo tricolore, un nouvel habillage sonore et l'accordéon dans l'indicatif.

Au printemps 1989, lors des événements de la place Tiananmen, RFI lance des émissions en chinois.

Le 20 décembre 1990, la direction, mise en place par le gouvernement de Michel Rocard, signe avec l’Etat un nouveau contrat d’objectifs fixant le cadre de développement de RFI jusqu’en 1995. Il prévoit le lancement de nouvelles langues (mandarin, vietnamien et persan), le renforcement du parc d’émetteurs et la modernisation des modes de diffusion (l’implantation de FM dans le monde).

En 1991, la guerre du golfe va conforter la place prioritaire donnée à l’information par RFI qui avec la chute du bloc communiste et la démocratisation croissante voit apparaître de nouveaux concurrents. RFI lance aussi une matinale dédiée à l'Afrique pour faire face à la montée des radios africaines. Le 8 septembre 1991, elle inaugure même sa première fréquence FM en Afrique à Dakar (Sénégal).

En 1994, elle se lance sur Internet et elle renforce sa couverture en FM à travers le monde toute en confortant ses émissions en ondes courtes. La radio se réorganise aussi en trois chaînes régionales : Afrique, Europe et Paris/Ile-de-France. Cette même année, la grille des programmes accentue le recentrage de RFI sur l'information, une information internationale au travers du prisme français.

En 1994, RFI diffuse deux programmes en France : un programme mondial en français sur la bande FM parisienne et un programme multilingue en ondes courtes.

En février 1996, Jean-Paul Cluzel, président de RFI depuis novembre 1995, franchit un nouveau pas en décidant de faire de RFI une radio d’information en continu.

Le 16 septembre 1996, la radio toute actu est lancée. Le service mondial en français (SMF) passe de dix-huit à cinquante-huit éditions quotidiennes dont dix sont dédiées à l'Afrique. Après un flottement, le nouveau format fonctionne notamment grâce à une actualité très riche (notamment la guerre des Balkans. La diffusion s'organise désormais sur trois canaux : RFI I ou RFI Monde pour le service mondial en français, RFI II pour les dix-sept langues étrangères et RFI III ou RFI musique pour le fil musical. Pour marquer cette étape, RFI adopte un nouveau logo, rouge et blanc. Dans le même temps, RMC Moyen-Orient entre dans le groupe RFI.

En 2001, le choix est fait de reprendre sur le 91.2 FM le fil musical de RFI musique jusque là disponible uniquement par Internet ou satellite. Quelques animateurs font alors leur apparition pour présenter la musique piochée dans l'impressionnante discothèque francophone et africaine de la radio.
En août 2008, RFI lance sur Internet le service RFI Instrumental mettant à disposition des professionnels de la radio et de la télévision un catalogue d'illustration musicales et des éléments d'habillage d'antenne.

 

¤  Parallèlement RFI a diversifié ses activités : elle lance Médias France Intercontinents (MFI), une agence écrite pour les journaux africains en mai 1982 et ouvre des radios locales à l'étranger : Rádio Paris-Lisboa en 1996 (renommée Rádio Europa Lisboa en 2006), RFI Sofia (devenue RFI Bulgarie), RFI Delta (devenue RFI Romania) et RFI Deutschland.

 

Logos :

 

 

 

 

 

en 1931

 

dans les années 1970

 

dans les années 1980

 

depuis 2001

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Slogans :

- en 1980 : La radio mondiale

- actuellement : L'actualité mondiale

 

Couverture hertzienne française :

> programme mondial en français

En FM (*) :

Nota : RFI est aussi accessible par le biais de radios locales abonnées qui reprennent des flashes d'information.
     

> programme mondial multilingues

En OM :

Merci de consulter le site de la radio pour ces moyens de diffusion.

En OC :

dernière mise à jour de la carte : octobre 2008

 

(*) La station dispose d'au moins une fréquence FM dans chaque département signalé en n.  Pour connaître les zones couvertes et fréquences de la radio, consultez le site web de celle-ci et/ou Annuradio.

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